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Spécialiste SIMCA, TALBOT, MATRA et CG

Ouest-France 05/01/2014

Michaël Clément redonne vie à la Simca de papa
Des clients du monde entier lui commandent des pièces détachées. Dans son atelier d’Entrammes (53), le garagiste restaure aussi, lui-même, ces voitures de notre enfance.

Dans l’allée qui mène au garage Clément, elles sont alignées, bien sagement. Des Simca 1000 ou 1100, qui nous « zieutent » avec leurs phares tout ronds. Même si ce sont des épaves, prêtes à être désossées, elles ont quand même de l’allure ! Et ce n’est pas Michaël Clément, patron du garage, qui va nous contredire. Il faut dire que ce solide gaillard, qui aura bientôt 40 ans, est tombé dans la marmite de la mécanique quand il était petit.

Son père, Gérard Clément, a créé le garage familial en 1975 à Laval (53). « Enfant, j’adorais traîner dans l’atelier, avec une clef à la main », se souvient Michaël. Pourtant, son père ne voulait pas qu’il soit mécano. « J’ai donc fait des études pour devenir dessinateur industriel. Mais quand mon père s’est blessé en 1997, j’ai proposé de travailler avec lui au garage. »

Le marché de la pièce détachée

Chez les Clément, la Simca, c’est une histoire d’amour. Avant de se mettre à son compte, le père avait travaillé pour Michel Henry, concessionnaire Simca à Laval. « C’est lui qui l’a poussé à ouvrir son propre garage et à devenir agent pour la marque », assure Michaël. Une marque pourtant jeune dans l’Hexagone. Ce sont les Italiens de Fiat qui ont eu l’idée de la créer. La Simca 5, sortie en 1936, était d’ailleurs un clone de la Fiat 500. Au fil des années, la société connaît un tel succès en France qu’elle accède au rang de deuxième constructeur, derrière Renault et devant Peugeot.

Elle disparaît toutefois en 1986, huit ans après son rachat par la marque au Lion qui l’avait rebaptisée Talbot. Peugeot, longtemps concurrent, n’aurait pas fait beaucoup d’efforts pour la maintenir sur le marché… « A l’arrêt des chaînes de montage, un copain de mon père, concessionnaire Talbot à Fougères, lui a proposé de récupérer tout son stock de pièces détachées. » En 1992, la famille Clément se décide, sans trop y croire, à présenter cet attirail à une bourse d’échange de collectionneurs. « Ce fut le déclic, reconnaît aujourd’hui Michaël. Les gens se ruaient sur nos pièces. »

Jean-Pierre Foucault comme client

Dans les années 90, le garage Clément poursuit son activité de réparation, tout en montant en parallèle une affaire de revente de pièces de Simca. « Aujourd’hui, cette activité représente 90 % de mon chiffre d’affaires », indique Michaël qui, en 2010, a repris le garage familial désormais basé à Entrammes.

Mais les 10 % restants sont aussi très importants pour lui. « Avec mon salarié qui est carrossier, nous réparons ou refaisons à neuf des voitures, uniquement de cette marque. » Le groupe PSA leur a d’ailleurs concédé le droit exclusif d’utiliser les logos officiels. Actuellement, trois véhicules sont à l’atelier : une Simca 8 de 1949, une Simca 1100 et une Talbot-Matra Murena, d’un jaune éclatant.

Et quand il n’a pas les mains dans le cambouis, le garagiste répond au téléphone ou expédie les commandes pour ses 7 000 clients. « Nous faisons fabriquer les « consommables » (filtres, flexibles, plaquettes de frein…) par un réseau de fournisseurs que nous avons construit au fil du temps. » Michaël Clément recherche aussi de vieux stocks ou récupère des épaves.

« La plupart de nos clients sont français, souligne le patron. Certains viennent d’Europe et quelques-uns de très loin (Australie, Japon, États-Unis). Ils sont souvent collectionneurs de Simca, par nostalgie d’une voiture de leur enfance. Le plus célèbre d’entre eux, c’est l’animateur télé Jean-Pierre Foucault qui nous commande régulièrement des pièces pour sa Simca 1000. » Et l’affaire ne devrait pas en rester là puisqu’au printemps, le garage se dotera pour la première fois d’un site Internet, nouvelle fenêtre sur le monde.

Solange ESTEVES (Ouest-France du Dimanche 05 janvier 2014)